Ministre en fuite, tentative de putsch: le régime de Saakashvili est-il à l’agonie?

L’affaire des tortures dans la prison n°8 de Gldani continue à faire des remous à Tbilissi. Le ministre de l’intérieur Bachana Akhalaia  a été « remercié ». Le ministre à peine trentenaire a fui le pays avec sa famille pour une destination inconnue. Le président Saakashvili est de plus en plus embarrassé, alors que Vladimir Bedukadze, par qui sont venues les vidéos, l’accuse d’avoir lui-même commandité ces violences. Par ailleurs, le premier ministre voudrait la mort politique de son mentor.

« Le président Saakashvili savait. Les ordres de torture émanaient du ministère de l’Intérieur. Les ennemis du président étaient visés », torpille Vladimir Bedukadze, l’homme qui a tourné les vidéos. « Je demande l’asile politique en Belgique, modèle de démocratie. Mais ma vie est en danger, Bruxelles ou pas. Je reçois beaucoup de menaces », s’alarme-t-il.

Vladimir Bedukadze, aujourd’hui réfugié à Bruxelles. Il était l’adjoint du directeur de la prison de Gldani. Il a filmé les scènes de torture et de viol.

« Je demande à l’opposition de ne pas politiser l’affaire. Ce qui s’est passé est regrettable. Mais cela ne doit pas être politisé. Il ne s’agit que d’un accident de parcours sur le chemin pour la démocratie. Les auteurs seront sévèrement punis », tonne le président Mikhaïl Saakashvili. Le charismatique leader s’inquiète, à juste titre. Dans une semaine auront lieu les élections législatives, tandis que les présidentielles se tiendront dans un an. La population ne cesse de manifester, tandis que l’opposition tire à boulets rouges sur le pouvoir.

Le milliardaire Bedzina Ivanishvili, figure de proue de l’opposition, s’est étonné lors d’un meeting que le président ne s’enfuie pas lui aussi avec son ministre. « Celui qui porte le numéro 5 (numéro du parti au pouvoir) ne veut pas partir. Soutenez-vous son idéologie nauséabondes et les horreurs de la prison de Gldani ? J’ai déjà donné beaucoup de conseils à Saakashvili. Maintenant, je lui conseille de renoncer à son idéologie et de partir à la retraite. »

Une femme pleure son mari, emprisonné dans les geôles du régime.

Le pouvoir accepte mal les conseils, fut-ce-t-il avisés. Le clan du président dénonce une machination, après avoir exprimé ses regrets dans un premier temps. Désormais, Mikhaïl Saakashvili affirme sans sourciller que les preuves ont été fabriquées par l’opposition. L’ancien maton Bedukadze nie être un instrument aux mains de l’opposition. « Je ne dénonce que des faits objectifs. Je ne veux rien politiser. Je ne soutiens ni le pouvoir de Saakashvili ni la contestation d’Ivanishvili. »

Le président Saakashvili devrait se méfier un peu plus de ses proches. Irma Inachvili, la présidente de l’Union des Médias Géorgiens, affirme que les vidéos lui sont parvenues grâce au… premier ministre ! Vano Merabichvili fait partie des intimes de Saakashvili. Il est derrière la réforme (réussie) des forces de police, mesure phare du président. Certains susurrent qu’en portant un coup à Saakashvili, le premier ministre conjurateur aurait en tête les présidentielles de 2013.

L’ONU aussi se mouille… les orteils. La Haut-Commissaire aux droits de l’Homme Navy Pillay appelle Tbilissi à mener une enquête impartiale et à punir les responsables. Les observateurs attentifs s’étonneront du fait que la commissaire demande à un régime autoritaire d’enquêter sur ses propres excès.

On se croirait revenu aux heures les plus sombres de la guerre froide. Un opposant s’enfuit de la Géorgie, emportant avec lui des secrets qui auraient dû rester enfouis à jamais. L’Occident le reçoit à bras ouverts, lui assurant une protection plus que nécessaire. De l’autre côté du rideau de fer, les responsables de cette humiliation disparaissent sans laisser de traces et les hautes sphères du pouvoir semblent impliquées dans une tentative de putsch.

La comparaison s’arrête ici. La Géorgie est une « jeune démocratie » soutenue par l’Occident. D’ordinaire, les commissaires européens aux droits de l’Homme ferment les yeux lorsque la police géorgienne réprime l’opposition. L’ONU joue à l’autruche quand Mikheil Saakashvili met le Caucase à feu et à sang. Combien de temps durera l’indignation suscité par les tortures politiques dans les geôles géorgiennes ?

Le Revizor

Cet article a été repris et traduit par un blog d’informations italien. Je mets ci-dessous la version italienne.

Ministri in fuga e tentativi di golpe: il regime di Saakashvili è in agonia?

Il caso delle torture nella prigione n° 8 di Gldani, continua a sconvolgere Tbilisi. Il ministro degli Interni Bachana Akhalaia è stato ‘giubilato’. Il ministro appena trentenne ha lasciato il paese con la famiglia verso una destinazione sconosciuta. Il presidente Saakashvili è sempre più imbarazzato, mentre Vladimir Bedukadze, l’accusa di aver lui stesso sponsorizzato le violenze. Inoltre, il primo ministro vuole la morte politica del suo mentore.

Il presidente Saakashvili sapeva. Gli ordini per le torture provenivano dal ministero degli interni. I nemici del presidente erano presi di mira“, spara Vladimir Bedukadze, l’uomo che ha ripreso i video. “Chiedo asilo politico al Belgio, modello di democrazia. La mia vita è in pericolo, ma non a Bruxelles. Ricevo molte minacce“, avverte. “Chiedo all’opposizione di non politicizzare il caso. Quello che è successo è deplorevole. Ma questo non dovrebbe essere politicizzato. E’ solo un incidente di percorso sulla strada della democrazia. I colpevoli saranno severamente puniti“, tuona il presidente Mikhail Saakashvili.
Il leader carismatico è preoccupato, ed è giusto che sia così. Tra una settimana si terranno le elezioni legislative, mentre le presidenziali si terranno tra un anno. La popolazione continua a manifestare, mentre l’opposizione spara pesantemente sul potere. Il miliardario Bedzina Ivanishvili, figura di spicco dell’opposizione, s’è sorpreso, nel corso di un incontro, che il presidente non sia fuggito come il suo ministro.
Chi indossa il numero 5 (numero del partito al governo) non vuole andarsene. Siete d’accordo con la sua antipatica ideologia e gli orrori del carcere di Gldani? Ho dato parecchi consigli a Saakashvili. Ora gli ho consigliato di abbandonare la sua ideologia e andare in pensione.” Il potere non accetta consigli. Il clan del presidente denuncia un complotto, dopo aver espresso il suo rammarico, in un primo momento.
Ora, Mikheil Saakashvili dice senza problemi che le prove sono state fabbricate dall’opposizione. L’ex guardia carceraria Bedukadze nega di essere uno strumento dell’opposizione. “Io ho denunciato dei fatti oggettivi. Non voglio fare politica. Non sostengo né il potere di Saakashvili né l’opposizione di Ivanishvili.”
Il presidente Saakashvili dovrebbe diffidare del suoi entourage. Irma Inachvili, presidente dell’Unione dei Media georgiani, ha detto che i video sono stati ottenuti grazie al primo ministro…! Vano Merabishvili intimo di Saakashvili, che è dietro la riforma delle forze di polizia, una successo del presidente. Alcuni mormorano che infliggendo un duro colpo a Saakashvili, il Primo Ministro congiurante aspirerebbe alle presidenziali del 2013. Anche le Nazioni Unite intervengono….
L’Alto Commissario per i diritti umani Navi Pillay ha chiesto a Tbilisi di condurre un’indagine imparziale e punire i responsabili. Gli osservatori attenti saranno sopresi  nel vedere il Commissario chiedere a un regime autoritario di indagare sui suoi eccessi. Come nei momenti più bui della Guerra Fredda, un oppositore fugge dalla Georgia, portando con sé dei segreti che sarebbero dovuti rimanere sepolti per sempre. L’Occidente l’accoglie a braccia aperte, fornendo una protezione oltre al necessario. Dall’altra parte della cortina di ferro, i responsabili di questa umiliazione scompaiono senza lasciare traccia, e le alte sfere del potere sembrano essere coinvolte in un tentativo di colpo di stato. Il confronto si ferma qui.
La Georgia è una “giovane democrazia” sostenuta dall’Occidente. In genere, i Commissari per i diritti umani sono ciechi quando la polizia georgiana reprime l’opposizione. Le Nazioni Unite si comportarono come uno struzzo quando Mikheil Saakashvili incendiò il Caucaso. Per quanto tempo durerà l’indignazione suscitata dalle torture nelle carceri della Georgia?

Traduzione di Alessandro Lattanzio

Le lien vers le site:

http://www.statopotenza.eu/4561/ministri-in-fuga-e-tentativi-di-golpe-il-regime-di-saakashvili-e-in-agonia

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